Mon histoire
Les moments clefs de la vie
Mon histoire a commencé en 1985, à Bruxelles. Je suis né dans une famille originaire de Neufchateau, dans la province du Luxembourg en Belgique.
De niveau moyen à l’école, j’ai traversé ma primaire et mes secondaires tant bien que mal : les cours étaient pénibles à suivre, les examens difficiles à passer, les commentaires de certains profs peu engageants, et l’ambiance à l’école peu épanouissante. Ma seule motivation était de quitter cet environnement le plus rapidement possible.
A la fin de mes secondaires, je suis allé vivre au Japon. J’ai passé une année dans la ville de Fukui, dans la province de Fukui (ha !), hébergé par trois familles d’accueil. Le but était de découvrir un autre univers (maintenant que j’étais libre !) tout en réfléchissant à ce que je voulais faire de ma vie.

Mon premier A/B testing
C’est au retour du Japon que j’ai pu faire mon premier « A/B testing ». La réalité, c’est qu’à mon retour je ne savais toujours pas ce que je voulais faire. J’ai donc (comme si ça allait de soi) commencé une école de commerce à l’Université Libre de Bruxelles. Les cours se passaient sensiblement de la même manière qu’en primaire et en secondaire : un prof qui parle, des cours à étudier. Comme si le système était optimisé pour minimiser la valeur ajoutée apportée aux étudiants.
Après 2 ans de retour dans ce système absurde, j’ai découvert un des premiers programmes franco-chinois à l’époque, dans une petite école de commerce parisienne. Là, les cours se passaient de façon sensiblement différentes : il y avait 50% de cours en amphithéatre, 50% de cours pratiques, où les cours étaient donnés par les étudiants. Le système était conçu pour apporter un maximum de valeur ajoutée aux étudiants. Rapidement, le groupe de camarades que j’avais formé a atteint le top 5 des meilleurs étudiants de l’école : la méritocratie autour d’une approche centrée sur l’utilisateur portait ses fruits.
Une approche User Centric
Intuitivement, j’ai réalisé que cette approche faisait beaucoup plus sens. Elle était engageante et nous étions tous dans une dynamique positive. L’écosystème était rationnel et puissant.
La passion pour l’impact
En réalisant la puissance que pouvait « la bonne approche » sur un problème, petit à petit, je me suis tourné vers l’entreprenariat : c’est une bonne façon de résoudre des problèmes en essayant de maximiser son impact. Armé de l’approche « user centric » et de mes connaissances en IT, j’ai créé une société à Paris !
Les échecs
Bien que la France soit un excellent endroit pour entreprendre, c’est également là que j’ai vécu mon premier échec entrepreneurial. Et c’est toujours bien de vivre quelques échecs pour comprendre ce qui ne fonctionne pas.
Assisté par une camarade de classe, j’ai obtenu un prêt d’aide à la création d’entreprise de 30.000€ (merci la France !), et j’ai rapidement commencé à positionner des entreprises françaises (dans l’industrie de la mode) sur le marché chinois.
Les choses avaient bien démarré : ma société était positionnée sur les plus grands salons du luxe en Chine. Le fait que je faisais une sélection de petits créateurs de mode haut de gamme m’a permis de m’y positionner à faible coût : enfin quelque chose de différent à proposer !

Malheureusement, si les coûts de positionnement étaient moindres, les créateurs de mode avaient également peu de moyens. Les premiers résultats étaient encourageants, mais nous ne tiendrons pas sur la longueur sans évoluer. C’était à l’époque où le e-commerce explosait en Chine, ce qui représentait une excellente opportunité. Je partais d’une stratégie de positionnement simple, vers une stratégie de positionnement sur le e-commerce, qui demandait aussi un peu plus d’organisation logistique, mais en valait la peine.
Avant de pouvoir pivoter, un matin du mois de novembre, j’ai reçu un courriel de mon associée (envoyé également à nos clients) annonçait quitter le pays. Ce qu’elle n’annonçait pas, c’est qu’elle allait encaisser les dernières factures enoyées aux clients sur la société qu’elle avait créé à l’occasion de son départ.
Sans trop attendre, j’ai mis la comptabilité en ordre et la société en faillite : il était temps de tourner la page. J’avais connu mes premiers échecs, et donc généré mes premières lessons learned :
- Confronter rapidement l’offre et la valeur apportée au client, solliciter les retours et s’adapter
- Pivoter plus rapidement sur le marché en fonction des retours et du marché
- Faire payer les clients un prix juste pour le service offert, réaliste en fonction de la valeur apportée
- Mettre un terme à toute relation toxique, surtout avec un.e associé.e
Les premiers succès
Après ce premier échec entrepreneurial, je suis rentré à Bruxelles pour me remettre sur les rails. J’ai travaillé avec une petite société Belge, qui proposait des services industriels dans le domaine de la mode. Le positionnement était intéressant : il s’agissait de proposer à des petites sociétés belges et françaises des services de production auxquels ils n’ont traditionnellement pas accès. Les coûts de productions pour ces sociétés étaient donc réduits, pour une qualité de production meilleure.
Après analyse du marché, je me suis rendu compte qu’il était possible d’augmenter notre chiffre d’affaires sur de nouveaux marchés : les appels d’offre Européens. Nous avions tout ce qu’il fallait : le savoir faire et les partenaires. J’ai donc proposé de nous forger une expérience sur ces marchés, et on a touché dans le mille : les prix qui nous proposions étaient imbattables par rapport à la concurrence qui se positionnait sur ces marchés. Malheureusement, nous n’allions pas gagner nos premiers marchés dès le premier coup, et malheureusement cette société n’avait pas les moyens d’aller au travers de plusieurs cycles d’itérations.
Lessons learned, V2
- Il faut avoir les moyens de plusieurs itérations pour atteindre le bon market fit
- Pour avoir un bon market fit, il ne suffit pas d’être compétitif sur la qualité et le prix, il faut aussi pouvoir se faire connaître et établir les relations nécessaires.
Une fois avoir étendu la clientèle, j’ai fait le point mes nouvelles lessons learned, et j’ai rencontré la société TIAO, qui était très prometteuse.
TIAO est une petite société Bruxelloise qui a créé son Blue Ocean. Elle avait un positionnement intéressant, un produit MVP, et surtout des financement (donc les moyens d’itérer). Le produit est une plateforme de matchmaking pour les membres de chambres de commerce. Les clients : les chambres de commerce. Les utilisateurs : les membres de chambres de commerce.
D’après les lessons learned précédentes, nous avions les ingrédients nécessaires pour un succès ! Et ce fut le cas : j’ai rejoint la société comme premier employé en 2017, et je l’ai quittée en 2019. Entre temps, nous sommes passés de 2 chambres de commerces à 15, et de 0 utilisateurs à plus de 10.000. Les ingrédients étaient là, et le succès était au rendez-vous.
J’ai quitté TIAO pas parce que je ne m’y plaisais pas, mais pour deux raisons combinées : j’avais l’impression d’avoir atteint un plafond de verre (sans doute lié à ma capacité de faire évoluer mon rôle dans les conditions internes de TIAO), et en même temps j’ai eu l’opportunité de rejoindre un groupe qui – de l’extérieur – avait déjà attiré mon attention : Sopra Steria.
Nouvelles lessons learned
Sopra Steria est un grand groupe français de services informatiques. Elle génère son chiffre d’affaires en gagnant des appels d’offres que publie l’Etat. C’est typiquement le genre de société où le Product Management dans la définition que je lui donne n’existe pas (je ne le savais pas à l’époque) :
- Peu de place pour l’itération : les contrats sont signés pour une liste de tâches à exécuter ou un produit bien spécifique à livrer
- Projets en waterfall, parce que de toutes façons les spécifications des projets dépendent souvent des decision makers côté client
- Beaucoup de politique en internet et avec les clients
Heureusement, après 1 an à faire du Project Management sous le titre de Product Management, j’ai déménagé avec ma famille aux Etats-Unis.
Arrivée aux US : scale up et exit
En m’installant aux US, je suis resté père au foyer pendant un an. L’occasion de tisser des liens uniques avec mon fils. Des moments précieux. Parfois difficiles.

Ensuite, SipScience m’a trouvé. SipScience est une data company dans l’industrie de l’alcool. Si vous regardez les leçons accumulées au fil du temps, chacune sert à l’expérience suivante. Aujourd’hui, toutes les leçons accumulées sur le passé devraient aboutir à une société qui je vais accompagner dans son scale-up. Mon rôle, en tant que Product Manager, est de lui trouver un market fit, une fois ce market fit trouvé, de la scale up, afin d’aboutir à l’objectif final, qui est l’exit.
Le rôle de ce blog dans tout cela ? Partager mes lessons learned que j’ai accumulées au fil du temps, et qui m’ont chaque fois servi à progresser un peu plus pour devenir un meilleur entrepreneur, un meilleur Product Manager.
Bonne lecture !
Nicolas